Mon histoire : Le positif attire le positif…

Parlez-nous de vous : Qui êtes-vous ? Quelles sont vos passions ?

Je m’appelle Christelle, j’ai 44 ans. Née à Marseille, je vis dans le 12ème arrondissement. Je suis infirmière depuis 2002 et en libéral depuis 2006. 

Je n’ai pas de passions précises mais j’aime ma vie dans son ensemble avec, tout au long de ces années, des activités différentes selon mes envies : sport, danse, natation, course à pied, trail, voyage, lecture, décoration, cuisine ainsi qu'un énorme attrait pour tout ce qui touche à la spiritualité et à l’ésotérisme. De plus, je porte un énorme amour pour les animaux.

Quand et comment avez-vous appris votre maladie ?

Mon ancienne gynécologue a commencé à me faire suivre de manière plus complète à mes 33 ans, ayant eu une grand-mère maternelle qui avait eu un cancer du sein. À cet âge-là, après une mammographie et une échographie, on m’a fait une biopsie au sein gauche où l’on m’a diagnostiqué un adénofibrome. Il a été surveillé année après année avec des examens de contrôle. J’ai par la suite un peu trop espacé ces contrôles et le confinement est arrivé où j’ai reporté tous mes examens et ma gynécologue entre-temps est parti à la retraite.

Le temps de retrouver une nouvelle gynécologue a reporté un contrôle en janvier 2021 pour lequel rien n’est apparu d’anormal lors de la palpitation. J’ai dû attendre jusqu’en mai 2021 pour avoir un rendez-vous pour une mammographie et échographie de contrôle dans le centre qui me suivait depuis 10 ans. Le jour de l’examen, la gynécologue me propose de faire une biopsie dans mon sein droit car quelque chose apparaissait à l’image mais elle n’avait pas l’air inquiète (peut-être parce que moi aussi je ne le suis pas). J’ai eu un rendez-vous un mois plus tard, donc pour moi aucune raison de s’inquiéter car ce n’était pas urgent et depuis toutes ces années, il n’y avait jamais eu de problème.

Le 18 juin 2021, j’ai cette biopsie (le jour des 70 ans de mon papa) et je viens une semaine plus tard en « touriste » récupérer mes résultats. À ce moment-là, la gynécologue m’annonce qu’elle a une mauvaise nouvelle à m’annoncer : j’ai un cancer de grade 2 et je vais avoir des examens complémentaires pour déterminer la nature exacte de ce cancer. J’ai accepté dès l’annonce ce qui m’attendait, sans crainte.

Quel a été votre parcours de soin et où en êtes-vous aujourd’hui ?

Ma nouvelle gynécologue travaille au sein d’une équipe médicale qui s’appelle l’Institut du Sein Marseille Provence (ISMP), ce qui m’a permis une prise en charge globale et rapide. J’ai pu rencontrer rapidement un gynécologue chirurgien de l’équipe avec les résultats des examens complémentaires : IRM mammaire en attendant le Tep-scan, pour établir mon protocole de soins. 

Une mastectomie que j’ai acceptée tout de suite m’a été proposée en première intervention, avec un curage axillaire (sur 22 ganglions enlevés, 8 étaient atteints), car la lésion cancéreuse faisait presque 8 cm et à l’IRM mammaire, on voyait d’autres petites lésions. On m’a aussi en même temps confirmé que j’avais un cancer du sein hormonodépendant Herz négatif. Ensuite, avec une prise de sang, j’ai pu savoir en oncogénétique que je n’étais pas porteuse d’un des gènes les plus courant, prédisposant pour un cancer du sein. Ils m’ont donc mis en lien avec une infirmière coordinatrice qui faisait le lien entre l’équipe médicale et moi-même. 

En août 2021, j’ai eu une mastectomie ainsi qu’un curage axillaire avec des suites opératoires. Ils se sont bien passés avec juste un souci de liquide qui se formait dans le sein appelé lymphocèle qui a décalé le commencement des chimios car il fallait que ce problème soit totalement réglé. 

On m’a donc posé un Picc Line dans le bras gauche au lieu du port d’un cathéter pour démarrer les chimiothérapies. Finalement, j’ai demandé à tarder le Picc Line jusqu’à la fin des chimios. J’ai donc commencé en octobre avec quatre chimios à 15 jours d’intervalle puis début décembre 12 taxols, une par semaine jusqu’à fin février. Mes chimios au sein du CHP Clairval se sont bien passés avec très peu d’effets secondaires qui peuvent compliquer le quotidien. 

J’ai pu par la suite, après quelques semaines de répit pour pouvoir récupérer de ces traitements, commencer la radiothérapie le 4 avril 2022 pour trente séances. J’avais le 31 mai à nouveau un scanner de contrôle avec une prise de sang complète ainsi que les marqueurs tumoraux et une consultation avec un oncologue. 

Ensuite, j’aurai dix ans d’hormonothérapie : le but étant que je sois mise en ménopause. Tout ce protocole de soins est mis en place pour éviter une récidive. Je me considère comme « guérie » du moment où j’ai eu l’ablation de mon sein et des ganglions.

Est-ce que vous supportez votre perruque et votre prothèse mammaire ?

Quand j’ai su que j’allais avoir des chimios, j’ai commandé des turbans et prothèses capillaires partielles d’une créatrice qui était passé par ce parcours de soin.

L’infirmière coordinatrice de l’ISMP m’avait aussi donné les coordonnées d'Oncologia. J’ai pu sur prescription avoir une prothèse externe à ma taille et j’en ai aussi profité pour acheter quelques soutiens-gorge adaptés pour mettre une prothèse sous les vêtements. On n’y voyait que du feu et je continuerais à les porter jusqu’à la reconstruction. C’est agréable à porter même pour un 110D.

J’ai aussi acheté une prothèse que je peux mettre dans un maillot adapté pour aller à la piscine. 

Également sur prescription, j’ai pu avoir une perruque avec un large choix mais je l’ai très peu portée puisque je m’acceptais déjà le crâne rasé et j’ai préféré porter mes turbans. Certaines journées chaudes, je sortais sans rien sur la tête. À ce jour, le processus de repousse des cheveux est bien enclenché. 

Comment faites-vous pour garder cette énergie débordante ? 

J’ai toujours eu un caractère optimiste et une réelle joie de vivre, même dans des périodes compliquées pendant mon chemin de vie. Ma devise est le positif attire le positif. 

De ce fait, lors de l’annonce de mon cancer, je n’ai pas été « secouée » plus que ça et je savais que ça ne serait qu’une courte période de ma vie. Cette étape à vivre est aussi arrivée au bon moment dans ma vie. C’est une opportunité que j’ai saisie pour enfin faire une vraie « pause » sans charge mentale. 

Depuis le départ, tout s’est bien déroulé. J’ai du temps pour moi qui me permet de vivre à mon rythme et de profiter entre les soins, de faire ce dont j’ai envie. 

Avoir un cancer n’est pas une fatalité…

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